Finance durable en Europe : comprendre la directive CSDDD

Publié le
16/9/25

La Directive CSDD (Corporate Sustainability Due Diligence Directive, également appelée CS3D), adoptée en 2024, représente une évolution significative dans la législation européenne sur la durabilité. Elle impose aux grandes entreprises, ainsi qu’à certains groupes non européens opérant dans l’UE, un devoir de vigilance en matière sociale et environnementale. Concrètement, cela signifie que les entreprises ne peuvent plus se limiter à déclarer leurs engagements : elles doivent désormais agir concrètement pour prévenir les atteintes aux droits humains, limiter les impacts environnementaux et instaurer une gouvernance responsable.

Pour les institutions financières comme pour les grandes entreprises industrielles, la CS3DD est une petite révolution. Elle oblige à intégrer l’ESG (Environnement, Social, Gouvernance) dans les processus de décision et à démontrer une vigilance active tout au long de la chaîne de valeur.

Qu’est-ce que la directive CSDDD ?

Quelle est la définition de la CSDDD ?

La Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD) est une directive européenne qui oblige les entreprises à mettre en place un processus de diligence raisonnable en matière de durabilité. Cela signifie identifier les risques liés aux droits humains et à l’environnement, les prévenir, les corriger si nécessaire et rendre compte des mesures prises.

En pratique, ce processus couvre à la fois les activités propres de l’entreprise et celles de ses partenaires commerciaux, fournisseurs et sous-traitants. La CSDDD ne s’arrête donc pas aux frontières de l’entreprise : elle s’étend à toute la chaîne de valeur mondiale.

Quels sont ses objectifs principaux ?

La directive CS3D poursuit quatre grands objectifs stratégiques :

  • Aligner l’économie européenne sur les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris et la neutralité carbone d’ici 2050.

  • Renforcer la protection des droits humains en imposant aux entreprises d’éviter ou de corriger des pratiques telles que le travail forcé, le travail des enfants ou les discriminations.

  • Réduire les impacts environnementaux négatifs liés aux activités économiques, par exemple la déforestation, la pollution des eaux ou l’exploitation excessive des ressources naturelles.

  • Harmoniser les pratiques de vigilance au sein de l’UE afin d’éviter des disparités réglementaires entre États membres.

Quelle différence avec la CSRD et autres réglementations ?

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose un reporting extra-financier détaillé selon des normes européennes. Elle se concentre sur la transparence et la communication des données ESG. La CS3D, quant à elle, impose une obligation d’action. Les entreprises doivent démontrer qu’elles ont mis en place des politiques et des mécanismes efficaces pour prévenir et corriger les impacts négatifs.

La CS3D complète aussi d’autres textes :

  • le SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), qui impose aux acteurs financiers de publier des informations sur la durabilité de leurs investissements,

  • la Taxonomie européenne, qui définit ce qu’est une activité durable,

  • ou encore des lois nationales comme la loi française sur le devoir de vigilance (2017), dont la CS3D élargit et harmonise la portée à l’échelle européenne.

Quelles entreprises sont concernées par la directive CS3D ?

Quels seuils de taille et de chiffre d’affaires s’appliquent ?

La directive s’appliquera progressivement à partir de 2026, avec un calendrier d’entrée en vigueur qui dépend de la taille des entreprises. Les seuils principaux sont :

  • Les entreprises européennes de plus de 1 000 salariés et réalisant plus de 450 millions d’euros de chiffre d’affaires.

  • Les groupes non européens qui génèrent plus de 450 millions d’euros de chiffre d’affaires au sein de l’Union européenne.

Cela concerne environ 6000 entreprises au niveau européen, mais leur influence se répercute sur des centaines de milliers de fournisseurs dans le monde.

Les PME sont-elles impactées indirectement ?

Les TPE et les PME ne sont pas directement visées par la CS3D. Toutefois, en tant que partenaires commerciaux, elles seront amenées à fournir des données ESG à leurs clients grands comptes. Elles devront parfois adapter leurs pratiques pour répondre aux clauses contractuelles imposées par ces derniers.

Par exemple, une PME textile en Asie travaillant pour une grande marque européenne pourrait se voir imposer des conditions strictes sur la traçabilité du coton ou sur le respect des normes sociales dans ses ateliers. En ce sens, la CS3D agit comme un effet domino dans les chaînes d’approvisionnement. Les évolutions apportées cette année au texte devraient cependant limiter le nombre de sous-traitants impliqués : seuls les fournisseurs de rang 1 sont en effet concernés par la nouvelle version de la réglementation. 

Quels secteurs sont les plus concernés ?

Si la directive est transversale, certains secteurs présentent un niveau de risque plus élevé et seront donc davantage concernés :

  • L’industrie textile, en raison des risques liés aux conditions de travail dans les pays producteurs et à l’impact environnemental des procédés de fabrication.

  • Le secteur agroalimentaire, notamment sur les sujets de déforestation importée, d’usage des sols et de respect des droits des travailleurs agricoles.

  • L’énergie et l’extraction minière, en raison de leur empreinte carbone élevée et des enjeux liés à l’exploitation des ressources.

  • Les services financiers, car leurs décisions d’investissement et de financement influencent directement de nombreux secteurs à risque.

Quelles obligations concrètes impose la CS3D ?

Les obligations de la directive CSDDD reposent sur cinq piliers principaux :

  • Cartographie des risques ESG : identifier et hiérarchiser les risques dans l’ensemble des activités et des chaînes de valeur.

  • Mesures préventives et correctives : mettre en place des politiques et procédures pour prévenir les impacts négatifs, et prendre des mesures correctives lorsqu’ils se produisent.

  • Mécanismes de suivi : instaurer des processus de contrôle et d’évaluation réguliers, avec une documentation claire et traçable.

  • Gouvernance et responsabilité : intégrer la durabilité dans la stratégie d’entreprise, avec une implication du conseil d’administration et une partie de la rémunération des dirigeants liée aux objectifs ESG.

  • Transparence et communication : publier des informations claires sur les politiques mises en place, les mesures adoptées et les résultats obtenus.

Le non-respect de ces obligations pourra entraîner des sanctions financières, voire la responsabilité civile de l’entreprise en cas de dommages avérés.

Comment WeeFin accompagne les entreprises face à la CS3D ?

Quelles solutions pour intégrer la CS3D dans votre reporting ESG ?

La mise en conformité avec la CSDD ne peut se faire sans une collecte fiable et centralisée des données ESG. WeeFin accompagne les acteurs financiers en leur fournissant une plateforme SaaS qui permet d’intégrer ces données dans leur reporting, en cohérence avec la CSRD et les standards européens. Cela garantit une cohérence entre les exigences de transparence et celles de vigilance.

Comment WeeFin aide-t-il à piloter les risques et opportunités ?

Au-delà du reporting, Weefin aide les institutions financières à cartographier leurs risques ESG, à prioriser les actions et à mettre en place des plans correctifs. Cette démarche ne se limite pas à la conformité : elle ouvre aussi des opportunités business, comme l’amélioration de la réputation, la sécurisation des financements et l’anticipation des attentes clients.

FAQ – Directive CS3D

En quoi la CSDD complète-t-elle la CSRD ?

La CSRD impose un reporting extra-financier, tandis que la CS3D oblige à agir. Ensemble, elles créent une continuité : mesurer, publier, puis agir et démontrer les progrès.

Quel est le calendrier de mise en application ?

Initialement, la directive devait être transposée dans les droits nationaux en 2026, avec une entrée en vigueur progressive à partir de 2027 pour les plus grandes entreprises. Ce calendrier a été repoussé d'un an. L'application de la réglementation interviendra donc à compter de 2028 pour les plus grandes entreprises. 

Comment anticiper les audits liés à la CS3D ?

Pour anticiper les audits, les entreprises doivent mettre en place des processus de traçabilité, documenter toutes leurs actions et disposer d’outils centralisés de suivi. WeeFin aide ses clients à se préparer grâce à une plateforme qui sécurise les données, automatise les contrôles et génère des preuves fiables pour répondre aux autorités.

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